2nd day at sea – 2ème jour en mer

It’s Sunday evening here. As I am writing these lines, the atmosphere is calm on board, I am comfortably sitting in the swivel chair at my desk
in my cabin and Beethoven’s fifth piano concerto, “Emperor” is playing on the boat sound system. I can’t help but feel in total harmony with my
boat. Especially because sailing conditions have become ideal. The wind has diminished to about 13 kts, the sea is regular and we are gliding
with barely a movement at – I’m not lying- 9.9 knots!

It was not always so. This morning at 6 am as I was starting my watch, the rain squall which lasts usually 10 minutes, lasted the whole length
of my watch. In fact, the wind never subsided and stayed at around 20/25 knots from the ESE practically the whole day. Worse, we had a “crossed”
sea meaning the waves were coming from two different directions. Some were 4 meters high. Needless to say that in such conditions, the deck is
constantly wet when a wave hits the hull.

At least, the weather was nice and the sun was shining, this is very forgiving. And we were moving well between 8 and 9 knots.

However, I discovered a triple problem around the autopilot. I had to find out the reason for the loss of hydraulic oil in the system, by
bending myself in the rudder compartment, I saw that at the base of the hydraulic piston there was a loose bolt and the body of the piston
itself was moving, not just the rod. So I quickly tighten it. Checking further, I realise that on the other side of the piston, which I can’t
see because it is close to a bulkhead, the bolt is missing entirely, there is only a hole!

Checking carefully the area, I see that oil is leaking from there. This is actually good news as I now have an explanation for the abnormal oil
use and I know where the problem should be fixed.

Checking further the area around the rudder, I notice a small water seepage from between the rudder stock collar and the hull. It is not as bad
as what I had experienced during my last Atlantic crossing in December 2019 but I thought the problem was permanently fixed.

I will need to solve all these problems in Fernando de Noronha. There is stil 275 miles to go or about 34 hours.

In the meantime I gave instructions to the crew that each one has to steer the boat by hand for 2 hours during his watch to alleviate the strain
on the autopilot.

The two young sailors do this quite well and in so doing are learning the fine art of steering a sailboat. Bernard, whom the youngsters are
now calling Bernie, is as usual always reliable.

I must say that sea conditions were difficult, the waves were slowing the boat down. It was certainly far from pleasant and from time to time a
wave would crash and water would reach aft as well.

However, as forecast, the wind slowly turned to the South East and the sea oriented itself in the same direction as well.

By cocktail time at 5:30pm, the sea was much calmer and regular, i.e. the waves were in the same directions as the wind.

The boat is gliding on the water without any movement and I enjoy fully these very pleasant conditions.

We covered 200 miles in 24h today. At this rate we should arrive in Fernando de Noronha in the night from Monday to Tuesday. A little less than
24 hours from the time you will read these lines.

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Au moment où, je vous écris ces lignes, l’ambiance est calme à bord, je suis confortablement installé dans le fauteuil du bureau de ma cabine et
le 5ème concerto pour piano “Empereur” de Beethoven joue sur le système de son du bord. Je ne peux m’empêcher de me sentir en totale harmonie
avec mon bateau. Surtout que les conditions sont devenues idéales. Le vent a diminué à 13 noeuds, la mer est rangée et nous voguons à l’aise et
en douceur à -je ne mens pas- 9,9 noeuds! Permettez-moi de partager mon bonheur de me trouver dans de telles conditions.

Ca n’a pas toujours été le cas. Ce matin, à 6h au moment de prendre mon quart, le grain qui dure d’habitude 10 minutes, a duré toute la durée de
mon quart. En fait, le vent n’a pas faiblit, il est resté à 20/25 noeuds de l’ESE, pratiquement toute la journée. Pire, la mer était “croisée”
ou désordonnée. C’à-d que les vagues venaient de deux différentes directions. Certaines avaient une amplitude de 4m. Inutile de dire que dans de
telles situations le pont est entièrement arrosé par les vagues.

Au moins, il faisait beau et le soleil brillait, ce qui pardonne beaucoup. Et nous avancions bien entre 8 et 9 noeuds.

Par contre, j’ai découvert un triple problème au niveau du pilote automatique. Je voulais découvrir la raison de la fuite d’huile, en me
contorsionnant près du secteur de barre, j’ai découvert qu’à la base du vérin du pilote automatique, un boulon était entièrement desserré! Le
corps du vérin lui-même bouge alors que ce ne doit être que le piston. Je m’empresse de le serrer mais je cherche plus loin et je découvre que
de l’autre côté du vérin, qui n’est pas visible car près de la paroi, le boulon n’y est plus, il n’y a que le trou!

En vérifiant attentivement, je vois que l’huile hydraulique fuit par là. Cette découvert est plutôt rassurante car elle explique ma consommation
anormale.

Enfin, étant sur place au niveau du gouvernail, je vois qu’il y a aussi une légère entrée d’eau entre le gouvernail et la coque. C’est moins
grave que lors de la traversée de l’Atlantique en décembre 2019 mais je pensais que ce problème était définitivement réglé.

Il va falloir régler tout ces problèmes à Fernando de Noronha. Il reste encore 275 miles, soit 34h de navigation.

En attendant, j’ai donné comme instruction que chacun doit barrer 2h par jour pendant son quart pour soulager le pilote;

Les jeunes se sont très honorablement acquis de cette tâche, et par là ont appris l’art de barrer. Bernard, que les jeunes appellent Bernie, est
toujours à la hauteur.

Il faut dire que la mer était compliquée, les vagues ralentissaient le bateau. Ce n’étaient certes pas des conditions agréables et de temps en
temps une vague se déversait de l’avant jusqu’à l’arrière.

Cependant, comme prévu, le vent tourne petit à petit vers le Sud-Est et la mer s’oriente aussi dans la même direction.

Au moment de l’apéritif à 17h30, la mer est beaucoup plus calme et “rangée” c’à-d que les vagues sont dans le même direction que le vent.

Le bateau glisse sur l’eau maintenant presque sans bouger et je profite pleinement de ces conditions plus qu’agréables.

Nous avons couvert 200 milles en 24h aujourd’hui. A ce rythme on devrait arriver à Fernando de Noronha dans la nuit de lundi à mardi. Un peu
moins de 24h au moment où vous lirez ces lignes.