J’avais déjà commencer à préparer un mail de notre départ d’Antarctique, je l’enverrai demain, malheureusement, je dois vous annoncer qu’on a eu un très gros problème. Les marins parmis vous qui regardent régulièremet le tracking auront certainement compris.
on a dû aller vent arrière pendant 2h, signe qu’il y a eu un problème à bord. En effet l’étai (câble qui tient le mat à l’avant sur lequel est monté l’enrouleur de génois) à cassé. En fait après vérification, c’est sans doute le rod en acier qui tenait l’étai sous le pont qui a été sectionné. Nous avancions avec GV et génois partiellement enroulé et trinquette. Tout allait bien et soudain à 17h (20h UTC) l’étai s’est cassé.
Je commence par vous dire que tout va bien à bord et qu’on continue sur notre route mais il y a eu de la casse et qq petites blessures très légères.
En cassant, l’enrouleur hydraulique qui pèse au moins 20 kg s’est mis a balancer sous le vent comme un boulet en tapant tout sur son
passage: la coque, les chandeliers, le liston et autres. On a finalement réussi à maitriser cette pièce. Ce n’était pas une mince affaire mais on a fini par réussir.
On a mis deux solides écoutes qui passent par le davier de l’ancre pour le positionner à 5 cm seulement au dessus de sa position initiale.
Le profil creux de l’enrouleur sur lequel est monté le génois s’est aussi cassé en plusieurs endroits donc impossible de descendre la voile. Les deux tuyaux hydrauliques ayant été arrachés, on a réussi cependant à enrouler à la main avec le système de secours. La voile est bien enroulée et on a mis une drisse autour de le voile pour encore mieux la sécuriser.
Sur recommandation de Tomas, j’ai aussi mis une solide écoute par dessus le davier frappé sur la ferrure de la sous-barbe du bout-dehors, mis l’autre bout sur la chaine de l’ancre et j’ai étarqué à fond avec le guindeau. En effet, le davier d’ancre risquait à son tour de s’arracher car il n’est pas prévu pour les efforts vers le haut.
On a aussi mis la drisse de génois de réserve sur cette même ferrure pour répartir les efforts en tête de mat.
Tatiana et Larissa m’ont bien aidé en se positionnant au mat pour aider aux maneuvres. Tout le monde portait gilet et harnais de sécurité attaché en un poids fixe du bateau ou sur la ligne de vie.
L’enrouleur a fait qq dégats aux bateau, surtout un trou dans le pont à l’avant qui a été arraché sur environ 10 x 15cm, un trou dans le plastique de la véranda et la capote arrière déchirée.
On a réduit assez fortement la Grand’voile pour soulager les coups mais on avance bien direction vers le Nord-Ouest entre 7.5 et 8 kts et le bateau est en sécurité maintenant.
Tomas, Luis et moi avons eu qq égratignures avant de maitriser l’enrouleur.
Il y aura qq bleus. Les conditions météos sont assez gérables. Le vent est plus à l’Est que prévu: entre 50 et 55° ce qui fait que, dès le départ d’ailleurs, on a fait un cap plus au N que prévu. La nuit il est monté un peu à 25 noeuds alors qu’il était à 15 noeuds au moment de l’avarie. Mais au moment où je vous écris, le vent est déjà en train de baisser. On va avoir qq heures de calme avant que le vent ne revienne, du Sud-Ouest cette fois.
Cette avarie sérieuse remet bien évidemment la poursuite du voyage en question. J’avais déjà dit à quelques uns que ce tour du monde ne me tentait plus tellement, surtout depuis le Covid et son cortège de complications et notre maison en Arménie; ce qui est arrivé est p-e une chance, en tout cas un “signe”, je pense qu’il est temps de rentrer à la maison.
A Ushuaia, il faudra il faudra faire qq sommaires réparations ensuite il n’y a qu’à Buenos Aires que je pourrais remettre le bateau entièrement en
état: nouveau profil d’enrouleur, réparation du pont, réparation des chandeliers et tous les coups, etc.
Cette avarie n’était vraiment pas prévu mais le moral est bon à bord. Je suis avant tout heureux du comportement de tout l’équipage, ils ont été exemplaires. Ceci dit, il reste encore 450 miles pour arriver au cap Horn. Le vent va s’orienter dans l’après-midi vers le Sud- Ouest donc plein arrière. Je vais garder de la réserve à l’Ouest pour pouvoir abattre dans le coup de vent annoncé au Horn pour mercredi.
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I had already written some news regarding our departure from Antarctica, I will send it later. Unfortunately, I have to announce that we have a serious mishap on board. The sailors among you who follow regularly the tracking will certainly have understood.
We had to go downwind for 2 hours, a sure sign that there has been a serious problem on board. Indeed, the forestay (the cable that holds the mast at the bow and on which the genoa furler is mounted) has sheared from the deck. It seems the stainless steel rod below the deck anchoring the forestay to the reinforcements below the hull has broken.
I first want to reassure you that all is under control now and that we are continuing our route, there have been some damages and some light scratches. But all is well on board.
When it broke, the hydraulic Furler, which weighs at least 20 kg and is mounted on the stay started moving about to leeward with the wind and the movements of the boat like a wrecking ball, hitting and damaging everything on its way. We finally succeeded to tie down the piece. It was a dangerous and difficult job but we succeeded. It is now firmly held in place, 5 cm from its original position by two strong sheets which pass through the anchor support.
The tuff luff (the profile with a gorge on which we slide the sail in) has broken at four different places so it was impossible to bring the sail down which was flapping in the wind. The hydraulic tubes having been ripped, we managed to manually and painstakingly furl the sail with the emergency handle. The sail is now completely rolled up and we wrapped an extra halyard around it to secure it even more.
On the advice of Tomas, I also put a solid line tied to a fixture at the bow 50cm below the deck level that is used for the downhaul of the short bowsprit. I tied it to the anchor chain and pulled it tight with the windlass. This indeed was necessary to keep the anchor support firmly in place as it is not designed to hold forces coming from the top. Further, we have added the spare genoa halyard to the same fixture to alleviate the forces at the top of the mast.
Tatiana and Larissa helped me well by being at the mast to help with the maneuvers. Everyone was of course wearing their safety vest and harness and were clipped to a fix part of the boat or to the lifeline.
The furler made some damages to the boat, first by tearing a 10×15 cm hole on the deck forward, it made a hole in the plastic of the veranda, the sprayhood in the back as well as some knocks on the hull and toerail.
We have reduced the mainsail further to slow the speed and make a more smooth passage through the waves. We are still moving at 7 to 8 knots. The boat is secure now.
Tomas, Luis, and I have scratches and bruises but all is light. Weather conditions are manageable. The wind had increased in the night to 25 knots, but it is now steadily declining, we will soon put the engine on as a new weather system will appear. In the afternoon, it will veer to the South West
This serious mishap will impact the continuation of the voyage. I had already told some of you that I was not so tempted anymore by this second round the world voyage. Mainly because of Covid and all the complications to traveling including lockdowns and also since we have finished our house in Armenia. I see this accident probably as a chance, At any rate as a “sign,” I think it is time to bring the boat back to its home waters, in the Mediterranean.
In Ushuaia, I will need to do some basic repairs but after that only in Buenos Aires can the boat be entirely repaired in its original shape: the new furling profile, repair of the deck, of the stanchions, of all the knocks on the hull, etc.
I had not foreseen this mishap but the morale is good on board. I am particularly happy and grateful to my crew, everyone behaved splendidly. We have to remain focused, we are not in Ushuaia yet, there are still 450 miles to go until Cape Horn. With the Southwest coming this afternoon, we will be able to set a course directly to the Horn, however, I will keep a safety margin to the West in order to bear away when the storm comes on Wednesday.