On the morning of Wednesday 26, the wind started to increase. At 2 am it was already 20/25 knots coming from West Southwest and we continued on our course.
By 8 am, it was 30 knots coming more from the North West instead of West, forcing us to bear away to a course of 015 which was safely above the course of 025 for Cape Horn. There was no doubt the storm was starting to build up. We reduced the mainsail quite a bit and reduced the stay sail as well.
By 11 am, we were in the middle of a Southern storm, the wind was now blowing steadily at 35 knots with gusts up to 45 knots. We reduced the mainsail and stay sail yet more. We put the motor on to help the boat go through the waves. The sea was becoming heavy. We were still 36 milles away from Cape Horn.
At noon, the toggle holding the staysail furler broke and the wind sent the sail and the profile flapping furiously against the mast and the stays. This was devastating. Luis was at the wheel and bore away further to allow us to take action. Tomas and I managed to secure the drum of the furler, which is fortunately much smaller and lighter than the genoa furler. 20 minutes later, the wind had broken the stay 15 m above the deck. I cut the halyard with a knife and the torn sail came down and we secured as much as possible on deck. In the meantime, Tomas concerned that the mast could fall at any moment, insisted to call the SAR (the Search And Rescue). I thought it was not the moment to do this as we were not in any danger now, but I let him do it. This set many intervening parties in motion. However an hour later, as everything was under control, I asked the SAR procedures to be called off. Still there were many phone calls given and received by the different coordinating centers, the international one being in Houston, to different persons, mainly Philippe Rogge who is the official contact in case of emergency.
As we started on our course again, a mean wave swept the whole deck and tore down our both sprayhoods. This was really depressing for the morale, not for the safety of the boat. We were now 26 nm from the Horn. Nonetheless, we continued on our course, trying to navigate between the waves. I stayed near Luis who was still steering. An hour later I went inside to change my clothes as I was drenched inside despite the foul weather gear.
I took the wheel at 3:30pm, we were still 12 nautical miles away. The wind was blowing at more than 40 knots and I saw gusts up to 50. Navigating in such seas, it’s all about finding your way between the waves. The seas were truly impressive with waves sometimes 6 meters high. However, those were not the most dangerous. A boat has the practical property of floating, as I approached them, the boat also lifts up and I manage to pass them without too much trouble. The problem was the smaller ones about 2 or 3 meters high, as they are shorter and can break over the boat. It really is like an obstacle course, with the obstacles moving before you, you look in front of you and slightly to windward and sometimes you have to turn into the waves sometimes bearing away from them if it risks breaking. Slowly we progressed and by 5:30 pm we had passed the island of the Horn, which I did not see despite being only 1.5 milles away. We were safe now and we headed towards the island of Herschel, an island 5 miles to the North offering in its Northern shore an excellent and secure shelter in sandy bottom with a beach in front quite unusual around here.
We dropped the anchor at 7:30 pm and after a good meal, we all went to sleep to rest from the physical but also the emotional stress from the day.
The next day the wind was forecast to drop at 6pm. At noon, I went up the mast to install the baby stay I have in reserve to better stabilize the mast and I took down the rest of the staysail stay which was still dangling three-quarters of the way up the mast. We took out all the torn spray hoods, folded and stowed away the rest of the staysail which were still laying on deck.
At 18h30 we hoisted anchor and proceeded to go to Ushuaia. We will arrive around 9am on Friday 28.
At the time of writing these lines we are passing in front of Puerto Williams in flat waters with no wind.
Marleen will be landing this evening and I am happy to see her back. She is accompanied by Bernard Carette and Dirk and Joelle Rens, we will sail in the Patagonian channels of Chili and take the straight of Magellan to bring the boat back to Buenos Aires for needed repairs.
Au matin du mercredi 26, le vent a commencé à augmenter. A 2h du matin, il était déjà à 20/25 noeuds de Ouest-Sud ouest et nous continuons sur notre cap, plein Nord.
Vers 8h il soufflait à 30 noeuds et venait plus du Nord-Ouest que de l’Ouest, ce qui nous obligea à changer notre cap vers 015 mais qui était encore toujours au dessus de notre cap de 025 pour le cap
Horn. Il n’y avait pas de doute, la tempête redoutée commençait. Nous avons réduit encore la grand’voile et enrouler partiellement la trinquette également.
A 11h nous sommes en plein dans une tempête des mers du Sud. Le vent soufflait maintenant à 35 noeuds avec des rafales allant jusqu’à 45 noeuds. Nous avons réduit la grand’voile jusqu’à un tout petit bout de tissu et réduit encore une fois la trinquette. Nous avons mis le moteur pour aider le bateau a passé les vagues. La mer devenait forte. Nous étions encore à 36 miles du cap Horn.
A midi, la ferrure qui tenait le tambour de l’enrouleur sur le pont a cassé et le vent envoyait la voile battre furieusement dans le mat et les haubans. C’était une catastrophe. Luis était à la barre il a abattu pour nous permettre d’agir. Tomas et moi avons réussi à attraper et attacher solidement le tambour de l’enrouleur qui est heureusement considérablement plus petit et léger que l’enrouleur de génois. 20 minutes plus tard, le vent a cassé l’étai 15 m au dessus du pont. J’ai alors coupé la drisse avec un couteau et la voile en lambeaux est tombée et nous avons ramassé ce que nous pouvions pour l’arrimer sur le pont. Pendant ce temps, Tomas qui était très anxieux que le mat pouvait tomber a tout moment, insista pour qu’on appelle le SAR (le Search And Rescue). Je pensais que ce n’était pas le moment de le faire parce que nous n’étions pas en danger en ce moment, mais je l’ai autorisé à le faire. Cela a mis en mouvement plusieurs intervenants. Une heure plus tard cependant, comme tout était sous contrôle et qu’on pouvait continuer notre chemin, j’ai demandé qu’on annule la procédure SAR. Cependant il y a eu encore beaucoup de coup de téléphones reçus et donnés par différents centres de coordination des secours y compris le centre international qui se trouve à Houston à différents intervenants à terre, surtout à Philippe Rogge qui est le contact officiel en cas d’urgence.
Lorsque nous étions en route de nouveau, une vague a balayé le pont et arraché nos deux capotes. C’était surtout déprimant pour le moral car cela n’affecte pas la sécurité du bateau. Nous étions maintenant à 26 miles du cap Horn. Nous pouvions continuer notre route malgré tout en naviguant entre les vagues. Je suis resté à côté de luis qui était à la barre. Une heure plus tard, je suis rentré à l’intérieur pour me changer car j’étais trempé malgré le ciré.
J’ai pris la barre à mon tour, nous étions à 12 miles du cap Horn. Le vent soufflait maintenant constamment à plus de 40 noeuds et j’ai vu une rafale à plus de 50. Naviguer dans des mers pareilles, c’est surtout trouvé son chemin entre les vagues. La mer était vraiment impressionnante avec des vagues parfois haute de 6 mètres. Cependant, ce ne sont pas celles là qui sont les plus dangereuses. Un bateau à la propriété pratique de flotter, quand on approche une grande vague, le bateau monte au dessus d’elle aussi et je pouvais passer sans trop de problèmes. Le problème est surtout les plus petites de 2 à 3 mètres qui quand elles sont courtes peuvent déferler sur le pont. C’est vraiment une course d’obstacle avec les obstacles qui bougent devant vous. Il faut être bien concentré, regarder devant soi et légèrement au vent pour voir quelles sont les prochaines vagues, parfois il faut tourner vers les vagues et parfois s’en écarter si elles risquent de déferler sur le pont. Ce faisant petit à petit, nous progressions et finalement à 17h30 on passa à côté de l’Óle du Horn que je n’ai pas pu voir malgré qu’on était qu’à 1 miles et demi. Nous étions en sécurité maintenant. Nous dirige‚mes vers l’ile de Herschel, une Óle située à 5 miles au nord du Horn offrant sur la côte Nord un excellent abri offrant un ancrage s˚r sur un fond de sable devant une plage ce qui est assez insolite dans le coin ici.
Nous avons jeté l’ancre à 19h30 par 6 mètre de fond et avons mis 45 mètre de chaine. Après un bon repas nous sommes aller dormir pour nous reposer non seulement du stress physique mais émotionnel de la journée.
Le lendemain, le vent est prévu de baisser vers 18h. A midi, je suis monté au mat pour installer un baby stay que j’ai en réserve et j’ai démonté et descendu un bout d’environ 4 m, du reste de l’étai de trinquette qui pendait encore à 22m au dessus du pont. Nous avons démonté et plier les capotes déchirées et plies et rangés les restes de la trinquette qui étaient éparpillés sur le pont.
A 18h30, nous levons l’ancre et nous dirigeons vers Ushuaia. Nous arriverons demain vendredi vers 9h du matin.
Au moment d’écrire ces lignes nous passons devant Puerto Williams sur une mer d’huile sans vent.
Marleen va atterrir à Ushuaia aujourd’hui en début de soirée et je suis heureux de la retrouver. Elle est accompagnée par Bernard Carette et par Dirk et Joelle Rens. Nous allons naviguer dans les canaux de la Patagonie chilienne et prendre le détroit de Magellan pour ramener le bateau à Buenos Aires pour faire les réparations nécessaires.